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Thérapeutes et Coach auto-proclamés

Introduction

La prolifération de coachs et thérapeutes auto-proclamés suscite chez moi une inquiétude grandissante.
En effet, ces individus, souvent bien intentionnés mais mal formés, peuvent causer des dégâts psychologiques considérables.
Car chaque outil, aussi puissant soit-il, doit être utilisé à bon escient car il ne peut être universel. Alors comment repérer ces pratiques à risque et éviter les pièges d’un accompagnement incompétent (plus que malveillant) ?

1. L’Illusion des Outils Universels :

Le Cas des Affirmations Positives

Tout commence par la découverte d’un outil perçu comme “miraculeux”. Par exemple, les affirmations positives. Celles-ci peuvent vous aider à renforcer votre « estime de soi ». Mais, attention, car pour d’autres, ces phrases répétées comme “Je suis merveilleux” peuvent renforcer un sentiment d’inadéquation.

Pourquoi?

Tout simplement, parce que si l’inconscient est en désaccord profond avec l’affirmation, cela crée un conflit interne.
Un accompagnant compétent sera attentif à cela et ajustera ses outils selon le vécu et les besoins de chaque individu.

Autres exemples :

  • La respiration profonde, souvent conseillée contre l’anxiété, peut provoquer des flashbacks violents chez les personnes ayant des traumatismes enfouis.
  • Les visualisations guidées, idéales pour les créatifs, peuvent augmenter l’angoisse chez des profils plus rationnels qui à nouveau ne se sentirons pas en adéquation.

2. Quand l’Absence de Formation Devient un Danger

Lorsque l’on voit la quantité de formations (souvent courtes) et de méthodes pour devennir coach ou thérapeute cela laisse croire à beaucoup de personnes que cela peu être suffisant.
Au risque d’en decevoir certains, comprendre les mécanismes psychologiques exige bien plus qu’une à de semaine de formation et beaucoup de pratique.

Exemples de connaissances indispensables :

  • Transfert et contre-transfert : Qui en a entendu parler? Sans cette maîtrise, un thérapeute risque de projeter ses émotions ou conflits personnels sur la personne accompagnée. Mais pour cela il faut avoir étudié les travaux de S. Freud et de C.G. Jung.
  • Traumatismes latents : La théorie polyvagale de Stephen Porges montre comment les traumatismes modifient notre système nerveux. Ignorer cela peut réactiver des blessures au lieu de les apaiser.

3. L’Importance de la Supervision

Un thérapeute ou coach sérieux dispose d’une supervision.
Pourquoi? Car c’est un espace qui lui permet de prendre du recul, un espace où il peut analyser ses pratiques, détecter ses propres biais et se faire aider lorsqu’il rencontre des difficultés en séance.

Sans cela, il risque de :

  • Imposer, sans s’en rendre compte, ses projections personnelles.
  • S’épuiser émotionnellement
  • épuiser emotionnellement ses clients.

Un exemple:

Un accompagnant non supervisé pourrait confondre son besoin (je dirais même blessure) de “réparer les autres” avec un véritable accompagnement, ce qui finit souvent par, au mieux, bloquer, au pire, nuire à la personne qu’il souhaite aider.

4. La Standardisation : Une Violence Subtile

Appliquer une méthode identique à tous est, également un travers que l’on rencontre de plus en plus, travers qui non seulement est inefficace, mais peut aussi être nuisible.
Par exemple, une personne introvertie n’aura pas les mêmes besoins qu’une personne extravertie.

Un bon accompagnant doit être en capacité:

  • D’évaluer les besoins émotionnels et psychologiques de chacun.
  • D’adapter ses outils tout au long du déroulement de l’accompagnement; quitte à abandonner une méthode si elle s’avère contre-productive.

5. Les Promesses Simplistes : Attention aux Illusions

Cela ressemble aussi à une forme de standardisation.
“Vivez dans l’instant présent”, “Connectez-vous à la présence » : ces injonctions qui au demeurant peuvent sembler séduisantes cachent pourtant des pièges lorsqu’elles sont utilisées aveuglément.

Imaginez ce que cela peu faire à une personne n’ayant pas encore confronté ses blessures; Elle peut, au mieux, se sentir encore plus perdue, au pire, faire remonter avec violence lesdites blessures qu’elle n’est pas prête à affronter.

Résultats possibles :

  • Amplification des résistances internes.
  • Dissociation émotionnelle; la personne adopte un mécanisme de défense et se déconnecte de ses ressentis.

Un accompagnant compétent respecte le rythme de chacun et ne force jamais un processus.

6. Bien Choisir Son Accompagnant

Pour éviter les dérives, voici une checklist simple à suivre avant de choisir un coach ou un thérapeute :

  • Quelle est sa formation ? Un diplôme reconnu ou une formation approfondie sont indispensables.
  • Est-il(elle) supervisé(e) ? La supervision est un gage de sérieux car cela implique un travail sur soi.
  • Comment adapte-t-il(elle) ses méthodes ? Un bon accompagnant doit personnaliser son approche.
  • Quels sont ses résultats ? Méfiez-vous des promesses miracles.

Un accompagnement de qualité ne repose pas sur un outil ou une méthode unique, mais sur une relation humaine authentique.
Comme le disait Carl Rogers : “L’approche thérapeutique la plus efficace est celle qui répond aux besoins de la personne.”

Aussi, prenez le temps de choisir un accompagnant compétent et éthique pour transformer votre cheminement personnel en une véritable opportunité de croissance.

Et surtout, ecoutez-vous. Ne remettez pas votre pouvoir à l’extérieur de vous même.
Si vous ne le sentez pas malgrè les beaux discours, et bien n’y allez pas.


Comment reconnaître un bon coach ou thérapeute ?

Un bon accompagnant a une formation solide et reconnue. Il est supervisé régulièrement, et sait adapter ses outils à chaque individu.
Posez-lui des questions sur son parcours et ses méthodes avant de vous engager.

Quels sont les dangers d’un accompagnant non formé ?

Un accompagnant mal formé peut utiliser des techniques inadaptées ou qui ne respectent pas votre rythme, avec pour conséquence de déclencher des traumatismes.
Cela risque d’aggraver votre situation au lieu de l’améliorer.

La supervision est-elle vraiment indispensable ?

Oui, la supervision est essentielle.
Elle permet à l’accompagnant de questionner ses pratiques, d’identifier ses biais inconscients et d’améliorer la qualité de la relation thérapeutique.
Un praticien non supervisé peut manquer de recul sur ses propres limites.

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